La hausse des frais de scolarité

Par : Nicolas Huber

Ces derniers temps, le milieu universitaire québécois se fait secouer par la question des frais de scolarité. En effet, la province du Québec est une des provinces où la vie est peu chère et les frais de scolarité sont les moins élevés du pays. Alors que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) revendique le stop définitif de cette hausse prévue dans le but d’une gratuité scolaire, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) revendique le gel. Cette différence de revendications à amener à des conflits d’intérêts auparavant, mais aujourd’hui les deux associations s’accorde que la hausse n’est pas justifiée, et ont l’intention de répondre à cette « agression »  des projets par des manifestations et de grèves. Faut-il soutenir ce mouvement populaire ? Ou bien faut-il faire confiance aux gouvernants qui nous dirigent puisque finalement c’est nous qui les avons élus ?

Pour bien comprendre cette hausse, il faut savoir que ce n’est pas le projet d’un jour et déjà le gouvernement avait parlé de celle-ci il y a plusieurs années. En 2007, la ministre de l’Éducation, du Loisir et des Sports, Mme Michelle Courchesne avait demandé à un Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études (CCAFE) un avis sur les conditions relatives aux droits de scolarité des établissements d’enseignement supérieur au Québec. Il était donc prévu cinq hausses consécutives de 50$ pour les étudiants canadiens. Finalement, il y eut une légère hausse de 6%, fâchant le recteur de l’Université de Montréal qui pense que « le quasi-gel des droits de scolarité a été néfaste pour nos universités en les privant des ressources financières dont elles ont besoin pour accomplir leur mission ».

Ainsi, certains partis défendent la logique de l’augmentation. Certes, il est nécessaire que les prix augmentent. Les salaires augmentent donc ce qui est soutiré aux salaires va suivre, et puisque les frais de scolarité ne sont pas un pourcentage (heureusement), ils ont besoin d’augmenter pour financer la recherche et la qualité de l’éducation.

En mars 2011, la question de la hausse n’est toujours pas résolue et Jean Charest a annoncé ces projets : une hausse sur 5 ans de 325$ par an. La somme sera une augmentation finale de 1625$. Il est vrai que le quasi-gel a enclenché la nécessité d’une augmentation brusque est rapide, mais qui n’est pas sans conséquence. Selon les statistiques plus de 70% des étudiants se verront refuser l’accès aux études par manque de financement. Les universités québécoises seraient un lux et malheureusement une grande partie des étudiants seraient obligés de déserter ces universités québécoises. Mais, ce qui me semble le plus insensé c’est que l’on cherche à faire payer plus aux gens qui ne « travaillent » pas encore. Un étudiant québécois, lorsqu’il obtient un travail étudiant, gagne en moyenne entre 8$ et 15$ de l’heure. Ce revenu est soumis aux taxes gouvernementales à partir d’une certaine somme, mais l’étudiant a nécessairement besoin d’atteindre cette somme pour pouvoir vivre (loyer à Montréal: 500$/mois, épicerie : 300$/semaines, carte de transport : 45$/mois, frais supplémentaires aux cours : 60$/mois).

Le gouvernement propose de meilleures bourses, mais elles restent aujourd’hui mal adaptées : dans certains programmes la bourse d’excellence est 1000$ seulement. La hausse serait donc parfaite, on reverserait l’argent des gens qui peuvent payer aux étudiants ne pouvant pas payer, un espèce de système à la Robin des Bois. Mais, c’est là que se pose la véritable question, où va aller l’argent ?

4 historiens sont allés manifester leur mécontentement de la hausse devant les bureaux de Line Beauchamp, le 6 octobre dernier.

La politique étudiante en pleine action!


Laisser un commentaire